Intuition et sympathie
Pour bergson l'intuition est une forme de sympathie. IL s'agit de termes non pas synonymes mais complémentaires : l'intuition est un rapport de l'esprit avec lui-même, autrement dit, l'esprit ne sort pas de lui-même quand il est dans un rapport d'intuition avec le monde ainis l'intuition est une espèce d'auscultation spirituelle du monde ou de sympathie avec le monde, car c'est préciément la sympathie qui va permettre l'établissement du rapport avec autre chose. La sympathie se définit comme la participation à un autre mouvement que le sien qui permet d'entrer à l'intérieur de quelque chose. Tandis que l'intelligence se maintient au dehors des choses qui existent pour les analyser, les découper, les nommer; les organiser en un système, la sympathie est ce qui pénètre à l'interieur des choses : quelque chose qui se produit au dehors retentit en moi de la même manière qu'elle se produit au dehors dans une relation d'analogie. Ce mouvement qui se produit au dehors, je l'esquisse moi^même comme quelque chose que je découvre en moi. ; un mouvement, un geste effectue par un autre, je le redécouvre en moi. En somme, la sympathie est une esquisse de connaissance dans la mesure où elle me fait acceder au mouvement qui anime les choses ; sympathiser c'est sentir ce qui meut les choses : la sympathie est de l'ordre du mouvant.
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