La graphie du mot Dé corrspond à un syllogigramme composé de deux sous-graphies : celle du coeur, Xin, et, au-dessus, celle du chemin, de la direction droite. Le caractère évoque donc la notion de conduite droite. Dé se traduit conventionnellement par vertu (Dàxue, Dào Dé Jing), mais peut souvent être traduit par pouvoir d'agir, par puissance ou encore par capacité d'agir.
On trouve au chapitre XXII du Zhuangzi la phrase suivante :
La voie ne peut être obtenue ni la vertu atteinte, tant que la bienveillance trouve à s'accomplir de façon volontaire, que la justice peut rendre partial et que du rite peut exhaler l'hypocrisie.
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La notion de "Dé" est donc propre à l'éthologie humaine et à l'éthique qui s'expriment au premier plan des textes chinois anciens ; c'est la puissance efficiente du Dao (fonctionnement des choses) qui permet aux choses d'être ce qu'elles sont et aux phénomènes de se dérouler.
La notion de Dé est à nos yeux sans doute très proche de celle de
virtus chez les Romains.
Dé correspond aussi à la notion centrale de
puissance d'agir de Spinoza, dont le niveau varie en fonction de la nature ainsi que de la ligne des affects suivie (
ligne de joie ou de tristesse).