Extrait du chant des huit énergies - Pĕng Jin
Traduction proposée
C’est comme l’eau qui supporte l'embarcation en train de naviguer
D'abord remplir de Qi le champ du cinabre, ensuite suspendre la tête par le sommet.
Que le corps entier soit comme un ressort, ouvrir et fermer dans un même temps.
Que la force soit de mille livres, il n'est pas difficile de la faire flotter.
En bref,
Le terme Pĕng ne désigne pas une technique, mais correspond à la fois à une classe de direction de mouvement d'enveloppe courbe et à un mode d'utilisation de l'énergie, face à une force entrante. Pĕng décrit ainsi une forme régulière, une direction de mouvement suivant une trajectoire arrondie présentant une certaine concavité qui vise à isoler l'assaillant de sa racine... Avec l'entraînement, il s'agira ensuite d'apprendre à absorber et à accumuler l'énergie de cette force entrante dans tout le corps sous forme potentielle, pour finalement développer la capacité de restituer cette énergie potentielle élastique dans un mouvement de déploiement.
Commentaire
En tant que mode d'utilisation de l'énergie de Pĕng se compare en première approximation à l'effet de la force d'Archimède :
A la moindre force entrante ou poussée il y a, déphasée, répulsion vers l'extérieur. La phase de répulsion est précédée d'une phase d'absorption de l'énergie entrante
où il s'agit de préserver et développer une capacité potentielle d’expansion, l'ensemble du corps se comparant alors à un ressort susceptible d'entrer immédiatement en action. Pĕng est une qualité d'agir, qui relève de la mise sous tension de l'arc, qui n'est ni instinctive, ni naturelle, mais qui peut se cultiver dans l'ensemble du corps, avec le temps, au travers d'un entraînement considérable.
Caractéristique
Entre la phase d'absorption et la phase de déploiement de l'énergie, il s'agit faire perdre au moment opportun (kaïros) sa racine à l'assaillant en lui faisant rencontrer le vide.
Références et interprétation des textes fondateurs
La lecture et l'inteprétation des textes anciens qui ont pendant des siècles nourri la réflexion et les pratiques des écoles de Yǎng Shēng et de Tai Ji Quan constituent pour nous aussi une base de recherche, un travail par les deux bouts qui va à terme aider à intègrer la dimension Yǎng Shēng du Tai Ji Quan, et aura pour effet d'ouvrir des pistes d'entraînement à explorer et d'élargir notre horizon de compréhension. Ces aspects susceptibles d'intéresser les pratiquants confirmés ou avancés sont abordés lors des stages ou des ateliers et examinés et détaillés lors des séances de lectures dirigées ainsi que lors du séminaire Yǎng Shēng annuel.
Différence entre Li et Jin...
L'importance du Tui Shou...
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Quand une force entrante est exercée contre le bras en Pĕng, il s'agit essentiellement de l'absorber en descendant sur la jambe arrière (pleine) et en effaçant le bassin relâché. Plus la puissance mise en jeu est grande, plus il est nécessaire de descendre et d'enraciner l’énergie entrante.
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Ce que j'appelle apprendre, c'est apprendre ce qui ne s'apprend pas.
Ce que j'appelle agir, c'est accomplir ce que je ne peux accomplir [volontairement],
Ce que j'appelle discerner, c'est discerner ce qu'on ne peut discerner [intentionnellement].
La connaissance supérieure est celle qui s'arrête devant ce qu'elle ne peut pas connaître. Ceux qui ne l'atteignent pas, le tour céleste les met en déroute.
Attar
Comprendre le Yin-Yang, c'est être capable de reproduire le processus par lequel le corps sensible met en oeuvre les transformations respectivement
vers le Yang, le mouvement, qui se manifeste, surgit, voire éclôt
littéralement à partir du Yin, l'immobilité, et vers le Yin en installant,
invisible, à l'intérieur, dans le mouvement même, le calme et la quiétude.
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Il y a deux mots pour désigner la force : Li et Jin. Li désigne la force en général qui n'intègre pas spécifiquement le contexte dans lequel elle s'applique. L'expression Yong Yi Bu Yong Li rappelle ainsi qu'en Tai Ji Quan l'usage ordinaire de la force brute est banni. Jin désigne au contraire la force cultivée dans la pratique du Yǎng Shēng, la réponse adaptée aux circonstances qui se fonde sur la sentience. Jin relève en particulier de la mise en application de la juste mesure et vise simplement à remettre de l'ordre dans le cours des choses. C'est à l'usage du Jin qu'on se prépare dans le Tui Shou.
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