REIMS QI GONG, Club de Qi Gong
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Shū Jīng - Quelques courts extraits

Le Shū Jīng est un recueil d’anciens documents d'intérêt historique relatifs à l'administration et à la politique de la Chine antique depuis Yáo et Chùn jusqu'à la fin des Zhōu. En posant les fondamentaux qui articulent la pensée chinoise classique, l'ouvrage a manifestement inspiré les cent écoles (Confucius, Gongsun Long, Mencius, Xun Zi, Hanfei Zi,...) qui y font référence pour illustrer leur discours. Les très courts extraits ci-dessous ont été choisis pour illustrer les indications culturelles et historiques de l'ouvrage et aussi pour suggérer la dimension philosophique et précurseur qu'on en peut dégager afin de mieux comprendre le puissant élan qui a nourri la pensée préimpériale.

Si nous examinons la conduite de l’ancien empereur Yáo, nous trouverons que le titre de Bien-méritant lui appartient à bon droit. Il était constamment attentif à bien remplir son devoir, très perspicace, d’une vertu accomplie, d’une rare prudence ; cela naturellement et sans effort. Grave et respectueux, il savait céder et condescendre... Il cultiva parfaitement ses grandes vertus naturelles, et par ce moyen fit régner la concorde dans les neuf classes de ses parents. Il ordonna aux astronomes Hi et Houo de calculer, (de décrire dans des mémoires) et de représenter (par des instruments) la marche du soleil, de la lune, des étoiles, des douze parties du zodiaque, de déterminer avec soin et de publier (dans un calendrier) les époques des divers travaux, en se conformant avec respect aux lois du vaste ciel.
Yáo chargea particulièrement le second des Hi d’aller s’établir à Yui, dans la Vallée éclairée, d’y recevoir avec respect le soleil levant, et de fixer convenablement l’ordre ces travaux du printemps. Lorsque le jour atteint sa durée moyenne, et que la constellation Niao (passe au méridien au coucher du soleil), c’est juste le milieu (l’équinoxe) du printemps. Alors les hommes (sortent de leurs maisons et) se dispersent (pour vaquer aux travaux des champs) ; les animaux s’accouplent pour se reproduire.
[Il ordonna qu'on] réglât convenablement l’ordre des travaux de l’été, où l’accroissement des plantes est continuel, d’y traiter avec respect le soleil au solstice. Lorsque le jour atteint sa plus longue durée et que le Cœur du Scorpion (passe au méridien vers le coucher du soleil), c’est juste le milieu de l’été (le solstice d’été). Alors les hommes se dispersent de plus en plus (à cause de la chaleur)...
L'empereur Yáo dit [un jour] : « Je cherche un homme capable de soigner les choses d’une manière conforme à leur nature
[...]
Chùn était perspicace, prudent, parfait, intelligent, doux, grave et respectueux, vraiment sincère. Les vertus qu’il pratiquait dans le secret de la vie privée, parvinrent à la connaissance de l’empereur Yáo ; Yáo l’associa à l’empire. Chùn pratiquait les vertus dans le secret de la vie privée, parvinrent à la connaissance de l’empereur Yáo ; c'est pourquoi Yáo l’associa à l’empire... Chùn dit [un jour] : « la subsistance du peuple dépend surtout de l’exactitude à faire les travaux des champs aux époques voulues. Traitez avec bonté ceux qui viennent de loin, cultivez les vertus et les talents de ceux qui sont près de vous, honorez la vertu, donnez votre confiance à la probité, et repoussez la flatterie. Les étrangers du midi, de l’orient et de toutes les contrées, s’at tirant les uns les autres, viendront se ranger sous vos lois.»
[...]

Quand vous avez des doutes au sujet d’une affaire importante, délibérez en vous même, délibérez avec vos ministres et vos officiers, consultez le peuple, faites consulter la tortue et l’achillée. Puis, si une entreprise est approuvée par vous même, par la tortue, par l’achillée, par vos ministres et vos officiers, par le peuple, il y a unanimité (l’entreprise réussira). Vous serez vous-même heureux et puissant, et vos descendants jouiront de la prospérité. Si vous, la tortue et l’achillée, vous approuvez, et que les ministres, les officiers et le peuple désapprouvent, l’entreprise réussira. Si les ministres, les officiers, la tortue et l’achillée approuvent, et que vous et le peuple, vous désapprouviez, l’entreprise réussira. Si le peuple, la tortue et l’achillée approuvent, et que vous, vos ministres et vos officiers vous désapprouviez, l’entreprise sera heureuse. Lorsque vous et la tortue, vous approuvez, et que l’achillée, les ministres, les officiers, le peuple désapprouvent, s’il s’agit d’une affaire qui concerne l’intérieur du palais, (d’un sacrifice, d’une réjouissance,...), elle réussira ; s’il s’agit d’une affaire extérieure, (d’un voyage, d’une expédition,...), elle ne réussira pas. Quand la tortue et l’achillée sont toutes deux opposées au sentiment des hommes (et désapprouvent une entreprise), il est bon de se tenir en repos ; l’action serait fatale.
Les différents effets (ou phénomènes qui sont toujours en rapport avec la conduite de l’empereur et des officiers, et font connaître si l’administration est bonne ou mauvaise). Ce sont la pluie, le beau temps, la chaleur, le froid et le vent, ainsi que les époques (auxquelles ils surviennent). Lorsque ces cinq choses arrivent en quantité suffisante, et chacune en son temps, toutes les plantes prospèrent...
Les cinq bonheurs. Le premier est la longévité, le deuxième l’opulence, le troisième la santé du corps et la paix de l’âme, le quatrième l’amour de la vertu, le cinquième une vie complète (c’est-à-dire, avec la conservation de tous les membres, une vie qui n’est abrégée ni par aucune faute ni par aucun accident).
[...] L’empereur Zheng Wang dit [un jour] : « Soyez attentif ! Allez et propagez partout vos enseignements. Faites attention aux vêtements, aux autres insignes et aux privilèges qui conviennent à votre dignité ; (ne dépassez pas les limites prescrites, mais) observez exactement les règlements et les usages. Ainsi vous serez le soutien de la famille impériale, et vous ajouterez aux mérites de votre illustre aïeul (Tch’eng T’ang). Soyez la loi vivante de vos sujets ; par ce moyen vous garderez toujours votre dignité, et rendrez service à votre souverain. L’influence de votre vertu s’étendra à tous les âges ; vous serez le modèle de tous les princes, et les empereurs de la maison de Tcheou ne vous rejetteront jamais.
Eh bien ! allez ; ayez soin d’agir sagement et d’observer mes ordres. »
... L’empereur Zheng Wang dit [un jour] à Foung (puîné) : « mon cher enfant, ayez grand soin de ressentir les douleurs d’autrui, comme si elles étaient vos propres douleurs.»
L’empereur Zheng Wang dit [un autre jour] : « Oh ! Foung, ayez soin d’appliquer les châtiments avec intelligence. Un homme commet un crime qui n’est pas des plus graves ; mais il le commet avec délibération, obstination dans le mal et volonté de violer la loi. Son crime est volontaire ; bien qu’il ne soit pas très grave, il doit être puni de mort. Un autre commet un grand crime, par erreur, inadvertance, ou accident, sans obstination dans le mal. La faute n’a pas été volontaire ; après qu’il a avoué soit crime sans déguisement, il ne doit pas être puni de mort... Ce n’est pas vous, Foung, qui infligez les graves châtiments et même la peine de mort, (vous n’avez pas ce droit, mais c’est le ciel qui les inflige par vous).»
Zhou Guang dit [un jour] : « Veillez attentivement sur vous-même, et il vous sera facile de discerner les princes qui vous offriront (de cœur) leurs présents et leurs hommages de ceux qui ne vous les offriront pas (de cœur). Les présents doivent être offerts avec de grands témoignages de respect...»
Zhou Guang dit [un autre jour] : « Voyez les hommes du peuple. (Parfois) après que les parents ont cultivé la terre avec beaucoup d’ardeur et de peine, les enfants ne connaissent même pas les fatigues ni les souffrances de la vie des laboureurs. Ils s’abandonnent à l’oisiveté et aux plaisirs, s’habituent à un langage grossier et mènent une vie licencieuse ; ou bien, pleins de mépris pour leurs parents, ils disent que les hommes d’autrefois n’avaient rien appris et ne compre naient rien (eux qui ne savaient que se fatiguer, et ne s’accordaient pas un moment de repos. Si les fils des laboureurs tombent eux-mêmes dans ce défaut, les fils des princes y sont encore bien plus exposés.»
Zhou Guang reprit : « J’ai entendu dire qu’autrefois l’em pereur Tchoung tsoung (T’ai meou), de la dynastie des In, était grave, poli, respectueux, circonspect...»
« Si quelqu’un avertissait les sages rois et leur disait - Le peuple profère des plaintes et des paroles injurieuses contre vous - aussitôt ils veillaient sur eux-mêmes avec grande attention... Si vous êtes sourd à la voix de leurs exemples, peut-être vos ministres chercheront à vous tromper par des mensonges ou des exagérations... vous qui succédez à l’empire, considérez toutes ces choses.»
... Mon cher prince Hou, en toute chose, il faut soigner le commencement ; et avoir toujours la fin devant les yeux ; on atteint la fin sans se trouver à bout de ressources. Celui qui ne pense pas au terme qu’il doit atteindre, se trouver avant la fin entièrement dépourvu de ressources... Tenez constamment le juste milieu. Évitez de faire le sage et de bouleverser les anciens statuts. Examinez attentivement ce que vous voyez et ce que vous entendez.
[...]


Ceux qui auront agi avant l'heure seront exécutés sans merci. Ceux qui auront agi trop tard seront sans merci exécutés.

Dans le coeur des hommes gît le péril, dans le coeur du Dào gît le subtil.



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