L'expression Cháng Shĭ Mín Wú Zhī Wú Yù apparaît au chapitre 3 dans le Laozi. Selon toute apparence, par la présence incontournable de l'idéogramme Mín, elle s'annonce dans un contexte politique sous la forme d'une recommendation adressée au prince qu'on peut traduire par :
- Faire constamment en sorte que le peuple soit dénué de savoir et de désirs, ou dans une perspective homologique
- Faire constamment en sorte que le peuple soit dénué d'intelligence et de vouloir,
En effet,...
Cependant, en adoptant la perspective homologique caractéristique de la pensée chinoise anciennne, nous y voyons une interprétation se présentant comme une indication concernant non plus le peuple, mais le corps relative à une modalité de la pratique du Wú Wéi... Ainsi il faut en premier lieu comprendre le terme intelligence (ou connaissance, Zhī) dans le sens d'intelligence ou de connaissance des hommes ordinaires :
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Pratiquer constamment sans faire appel à intelligence (des hommes ordinaires) et sans exercer de volonté...
...
Le sens à déchiffrer dans l'expression Cháng Shĭ Mín Wú Zhī Wú Yù , susceptible d'intéresser le pratiquant exige évidemment de dépasser la transposition ou traduction littérale. Pour la compréhension et la portée à donner à ce type d'expression dans la perspective de la pratique, il faut travailler à l'intégration du niveau symbolique dans l'interprétation. C'est ce type d'exercice que nous proposons lors de nos stages et séances de lectures dirigées traitant du "Wú Wéi".
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