REIMS QI GONG, Yǎng Xìng - Yǎng Shēng |
SOMMAIRE | COURS | STAGES | ASPECTS THEORIQUES | | | TEXTES ANCIENS | | GLOSSAIRE | |
Introduction à la notion de Kaïros - textes anciens - Extraits
La notion de kaïros concerne l'agir et traverse la pensée chinoise de part en part. Elle s'impose à l'être humain désireux de se perfectionner pour approfondir sa puissance d'agir et pénétrer la notion de vertu. Le kaïros est en effet en rapport étroit avec ce qui touche la manière d'accomplir un geste, un mouvement, d'effectuer un acte, d'exécuter une action, de façon juste et efficace. De manière générale, dans les textes chinois anciens, la notion de kaïros s'intègre dans une constellation de mots et d'autres notions parmi lesquelles figure en premier, lieu, le mot Shí représenté ci-dessus à gauche. Dans ce contexte, ce mot à caractère temporel prend le sens d'« occasion », de « moment opportun », d'« instant propice », d'« instant d'inflexion dans le courant des choses », qui est susceptible de précèder l'action (efficace), faisant appel à un exercice constant de l'attention. Par contraste, la notion de kaïros possède, dans les textes grecs anciens, un caractère carrément objectif. Son occurrence relève en effet de la fortune, du hasard ou de la volonté des dieux. En revanche, l'instant propice qui a intéressé les anciens penseurs chinois est toujours un instant que le sujet est en mesure de percevoir dans une configuration donnée et d'apprendre à saisir ou non. C'est du reste fondamentalement un des objets de la pratique... Dans la constellation de notions attachées à la notion kaïros figure aussi le mot qui s'écrit également Shì en pinyin, représenté ci-dessus à droite. Il signifie force, puissance, force des choses ; situation, configuration, tendance, propension. Sa présence est éclairante et nous renseigne sur le rapport particulier des Chinois avec l'agir, non seulement dans le temps, mais aussi dans l'espace. Ainsi ce mot, Shì, constitue une invitation à explorer, à approfondir la perception à propos de ce qui change, ce qui se transforme, et de ce vers quoi tendent les choses, qui les a tant intéressé...
En bref, du point de vue occidental, le kaïros est en premier lieu quelque chose qui de l'extérieur, s'observe, se discerne, se constate, s'évalue dans le cadre d'une poursuite ou d'un plan général ayant un but précis ; dans la pensée chinoise il est saisi ou non par le sujet qui, au moment de l'agir, se contente d'épouser le courant des transformations. Dans tous les cas le kaïros correspond au moment où, éventuellement, il convient de déclencher le geste ou l'action, de participer activement à la transformation en faisant cependant, du côté chinois, le nécessaire et juste le nécessaire. Le kaïros représente ainsi quelque chose de fondamental qui intéresse celui qui agit et qu'il s'agit d'appréhender dans nos pratiques. Il est bel et bien essentiel de comprendre et d'apprendre à saisir le kaïros en développant sa sentience... Parmi les questions qu'il est important de se poser, retenons :
Séminaire Yǎng Shēng 2020 - le 3, 4 et 5 juillet 2020 - programme indicatif
daoyinreims@gmail.com 03 26 83 87 27 |
Ce qui est tranquille est facile à maintenir, ce qui n'est pas encore apparu est facile à prévenir. Ce qui est fragile est facile à scinder, ce qui est minuscule est facile à dissiper. Agir sur ce qui n'est pas encore, mettre de l'ordre dans ce qui n'est pas encore désordonné. [...] C'est pourquoi le Sage désire ce qui est indésiré, ne vénère pas les objets difficiles à obtenir, Etudie ce qui n'est pas étudié, rattrape les erreurs d'autrui,... L.64 |