L'étude, la compréhension et la mise en place du Wú Wéi exigent en premier lieu l'exploration préalable des multiples aspects de la notion de «
non-agir » ou «
non-intervention ». A ce stade, cette notion n'a pour le néophyte rien d"évident, encore moins ses déclinaisons, ses modalités dans la pratique. Cette expression apparemment contradictoire correspond en réalité à un précepte d'ordre philosophique, une préconisation profonde ou plutôt une manière d'être incidemment assez largement partagée dans d'autres cultures, concernant la conduite de la vie et de l' « agir », une recommendation issue d'une vision très élaborée. Il s'agit d'abord d'appréhender cette notion dans ses multiples dimensions, de réfléchir sur ses implications et sa portée afin de s'en imprégner, d'en identifier les modes puis de mettre correctement et constamment le non-agir en pratique. En effet, il est à noter que le « non-agir » intègre l'ensemble des règles de la pratique.
無 為 者, 非 謂 其 不 動 也, 言 其 從 己 出 也
Il convient d'aborder cette notion en travaillant sur soi au travers du processus d'accomplissement du geste (Liàn Tĭ).
Les points clés se situent non seulement au niveau de ces changements de direction et de centre de rotation dans la forme, mais aussi au niveau de la densité dont il convient d'habiter la forme, du moment et de la manière dont s'installe le relâchement, de la liaison entre manifesté et non-manifesté... Ainsi, la mise en oeuvre du Wú Wéi se traduit en premier lieu par un travail permanent pour se maintenir dans une dimension d'être et de se mouvoir qu'il s'agit de cultiver constamment. En amont une étape importante, relèvant d'un entraînement spécifique approfondi et assidu, doit être franchie, bien au-delà de la forme (Tĭ Wù).
L'approche adoptée au club pour mieux appréhender la mise en place du Wú Wéi dans la pratique passe donc par l'étude individuelle du passage du mouvement au geste puis du geste lui-même ainsi que des rapports entre corps et esprit.
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