Le mot « Yù », représenté ci-dessus, signifie désir, vouloir; désirer, vouloir, convoîter. Il apparaît fréquemment dans les textes anciens marquant l'intérêt précoce porté par les maîtres et penseurs chinois à l'anthropologie humaine et à la psychologie. Le mot Yù présente ainsi trois sens relativement proches dans les textes anciens :
- Yù fait référence à la notion d'appétit, de réponse, de poussée, de conduite, sensible au contexte que manifestent les êtres humains sous l'effet de tensions psycho-physiologiques résultant en un comportement adapté. Yù est en corresspondance avec la faim, la soif, la pulsion sexuelle..., termes correspondant à des exigences en relation avec la survie et la procréation. Lié aux organes des sens, Yù traduit la notion innée de conduite à caracère adaptatif proche des émotions (Qing) avec quoi elle partage ce caractère, mais plus rigide et en ce sens proche de l'instinct.
- Yù fait aussi référence à un état de motivation primaire qui déclenche et qui guide les actions orientées vers un but comme chercher et obtenir satisfaction. Yù correspond alors à la notion de désir dans un sens volitif, vouloir.
- Le troisième sens de Yù renvoie à la notion de désir, d"appétence, de penchant, et correspond à un état glissant débordant partiellement dans le sens d'"aimer".
En somme, le fait de désirer correspond à un état mental inné fondamental, à forte composante motivationnelle, qui joue un rôle déterminant dans la mise en oeuvre d'une action orientée vers l'obtention d'un futur avantage et d'une satisfaction qui représente le but ultime du désir, même si cette satisfaction ne correspond pas forcément à un état psychologique...
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