Le Taiji Quan fait partie
du YANG SHENG, mais c'est aussi un art martial, un art du poing (QUAN SHU). Cette dimension martiale est importante dans la pratique, non seulement pour assimiler les détails à peine visibles de l'enchaînement, mais aussi et surtout pour comprendre la forme et intégrer de manière constante les principes de la pratique. Sur ce point, parlant de la danse, Xunzi s'exprimait en ces termes :
« Comment saisissons-nous la signification (le Yì) d'une danse ?
C'est quand nos yeux ne voient plus, que nos oreilles n'entendent plus et que nous atteignons cependant une parfaite économie dans notre façon de nous tourner vers le haut, vers le bas, de nous courber, de nous redresser, d'avancer ou de reculer, d'être lent ou rapide... C'est alors, à force de nous entraîner ainsi que cette signification devient évidente. »
Le traité de Wang Zhongyue décrit en résumé les caractères généraux distinctifs de la pratique du Taiji Quan dans sa dimension martiale soulignant notamment l'importance des appuis.
Les applications martiales sont incontournables. Elles permettent en effet d'intègrer les acquisitions du Tui Shou; elles servent aussi à éclairer le sens de la pratique de la forme, à rendre plus aisée l'interprétation correcte des principes et à saisir l'état dans lequel doit s'effectuer la pratique.
« Unifie ton intention. Plutôt que d'écouter avec les oreilles, écoute avec l'esprit (Xīn). Plutôt que d'écouter avec l'esprit, écoute avec le Qì. L'ouïe s'arrête à l'oreille, l'esprit s'arrête à ce qui s'accorde avec lui [ce qu'il reconnaît]. Le Qì c'est le vide qui accueille toute chose. Or, seul le Qi accumule le vide. Ce vide, c'est le jeûne de l'esprit (Xīn). »
Voici des vidéos illustrant quelques applications martiales du Taiji Quan.
Kunlin Zhang - style Yang
APPLICATIONS MARTIALES
STYLE YANG
TECHNIQUES MARTIALES
STYLE YANG
Yang Jwing Ming - style Yang
APPLICATIONS MARTIALES
Jean Jacques Galinier - style Yang
Souvent négligées, voire même ignorées dans certains enseignements comme celui des formes simplifiées, l'étude et la pratique assidue des applications martiales jouent un rôle fondamental et s'avèrent en fait indispensables à la compréhension, à un premier niveau, de ce en quoi consiste l'exercice du Yì juste dans la forme.
Yang Ban Hou, neveu de Yang Chengfu -
La dimension martiale du Taiji Quan se caractérise par des mouvements ronds et doux alors qu’à l’intérieur se concentrent force et dureté. Le plus difficile c'est de contenir et d'accumuler force et dureté sans qu'elles ne passe dans le manifesté, en restant rond et doux à l'encontre de l'opposant.
Il y a deux mots pour désigner la force : Li et Jin. Li désigne la force en général qui n'intègre pas spécifiquement le contexte dans lequel elle s'applique. L'expression Yong Yi Bu Yong Li rappelle ainsi qu'en Tai Ji Quan l'usage ordinaire de la force brute est banni. Jin désigne au contraire la force cultivée dans la pratique du Yǎng Shēng, la réponse adaptée aux circonstances qui se fonde sur la sentience. Jin relève en particulier de la mise en application de la juste mesure et vise simplement à remettre de l'ordre dans le cours des choses. C'est à l'usage du Jin qu'on se prépare dans le Tui Shou.