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Han Fei Zi (ca-280--233) - Le Hanfeizi - Courts extraits

Ouvrage politico-philosophique majeur de l'école légiste, le Hanfeizi a été écrit vers 240 av. J.-C. L'auteur, Han Fei Zi a eu pour maître Xun Zi et a sans doute intégralement assimilé la pensée confucéenne. Son ouvrage montre qu'il a compris la pensée du Zhuanzi et parfaitement saisi la pensée du Laozi...

La voie du maître - Chapitre V



La Voie : origine de toute chose,
Critère de tout jugement.
Un prince avisé saisit l'Origine
Et remonte à la Source.
Il contrôle le critère
Et détient la clé du succès.
Vide (Xū), inactif (Jìng), il attend :
Les noms (Míng) se donnent,
Les classes se donnent.
Vide, il perce la réalité des émotions,
Inactif, il est le régulateur de l'action.
Qui parle nomme,
Qui agit manifeste la forme.
Noms et formes appariés, classés,
Le prince est sans affaire :
Il remonte au plus profond de l'être.
Voila pourquoi il est dit :
Le prince ne dévoile pas ses désirs,
Le fait-il, ses ministres (Chén) se griment.
Le prince ne dévoile pas ses pensées,
Le fait-il, ses sujets (Chén) le miment.
Voila pourquoi il est dit encore :
Sans amour et sans honte,
Tu mets leur coeur à nu,
Abolis l'intelligence et la ruse,
Tes sujets se brideront...


Manifeste doctrinal - Chapitre VIII



Le Ciel a un grand dessein (Ming)
L'homme a un destin (Mìng).
Les odeurs agréables et les viandes craquantes.
Les vins épais et les chairs croustillantes
Flattent le palais et ruinent la santé.
Les belles aux dents blanches
Réjouissent les sens, ruinent l'essence.
Il chasse l'excès, supprime le superflu
Afin de préserver son corps.
Point ne dévoile ses ressorts.
Sans cesse inactif.
Des choses se passent aux quatre coins du monde.
L'important : tenir le centre.
Le sage saisit l'important...

Tout objet a un usage,
Tout est là où il se doit,
De haut en bas, le non-agir.



[...]

Le Maître entreprend par le Nom.
L'ignore-t'il, il se tourne vers la Forme (Xíng).
De leur péréquation naît l'usage.
Les deux sont dignes de foi.
Les inférieurs ne mentent pas.
Il veille à ce qu'il doit.
De nature, il prend ordre.
Sage, il ne perd pas le principe.
Sa Voie : abolir l'intelligence et la ruse.
Avec elles la Loi n'est plus coutume.
Qu'un homme en use,
Il en aura du tort.
Que le prince en abuse
Et son pays est mort.

...Le Dào imprègne tout
Ses décrets s'y conforment.
Vie et mort arrivent en leur temps.
Il classe les noms.
Différencie les faits,
Unifie l'Un, rassemble les coeurs.
Voilà pourquoi il est dit :
Le Dào n'est pas les 10000 êtres.
Sa vertu n'est pas le Yīn et le Yáng.
La balance n'est pas ce qu'elle pèse,
Le cordeau ce qu'il redresse,
Le diapason la sécheresse et l'humidité...

[...]

Vide et calme, c'est la manière du Dào.
Appariées-classées,
Par trois, par cinq,
C'est la forme des choses.
Je classe - les choses,
J'apparie - le néant.
Le tronc reste ferme.
Pas une faute.
Il bouge, il s'ébat.
Et sans agir il gouverne.
Le plaisir provoque le tracas,
La haine crée le ressentiment ;
Chassez le plaisir, chassez la haine
Et du Dào faites votre demeure
Par le vide du Coeur.

[...]

Celui qui veut régler le dedans
Fait abstraction de l'affection.
Qui veut gouverner le dehors
Met un seul homme par fonction.
...
Formes et noms se répondent,
Le peuple s'attache à sa mission...

[...]

Pour gouverner, taille les surgeons.
Il ne taille pas les buissons,
Prolifèrent les sauvageons.
...
Ne relâche pas la tension de l'arc.
...
Que les branches n'éclipsent pas le tronc.


Livre VI - Chapitre XX

La Voie suprême n'agit pas par vertu
C'est pourquoi elle est la Voie
La vertu inférieure ne perd pas la Vertu
C'est pourquoi elle n'est pas la Vertu
La vertu suprême n'agit ni ne veut
La vertu inférieure agit et veut
La Bonté suprême agit mais ne veut
La Justice suprême agit et veut
Le Rite suprême agit mais n'obtient pas de réponse
Il retrousse ses manches et insiste
C'est pourquoi il est dit :
Après la perte du Dào vient la Vertu
Après la perte de la Vertu vient la Bonté
Après la perte de la Bonté vient la Justice
Après la perte de la Justice vient le Rite
Le Rite est l'écorce de la foi
Et la source du désordre
La préscience est une excroissance du Dào
C'est l'antichambre de la bêtise.
Le sage s'appuie sur le coeur et non sur l'écorce
Il tient le fruit et non son excroissance
Il rejette le cela et prend le ceci. Laozi - trad. J Lévi


La Voie, c'est l'intérieur ; s'évertuer, c'est l'extérieur. "La Voie suprême n'agit pas par vertu" signifie que l'esprit ne déborde pas au-dehors. Lorsque l'esprit ne se répand pas au-dehors, le corps est au complet. Le corps complet est le propre de la vertu. Celle-ci n'est rien d'autre que la plénitude du corps. La vertu se cristallise par le non-agir, se parfait par le non-vouloir, se parfait par le non-visible, s'affermit par la non-pensée, se solidifie dans le non-utilisation.
Mais sitôt qu'on agit, qu'on désire, la vertu, privée de demeure, cesse d'être plénitude. Dès que l'on pense, qu'on se dé-pense, on perd ses défenses. Sans stabilité, pas d'efficacité. L'absence d'efficacité naît donc de l'évertuement. Qui a de la vertu est sans vertu et le non-vertu est dans la Vertu. D'où le formule : "La Voie suprême n'agit pas par vertu, c'est pourquoi elle est la Voie"

          
       
              
                        
          
          
              
                     
           

On doit vénérer le non-agir, la non-pensée, le vide, afin que l'esprit ne soit pas dominé. Qui ne possède pas ce secret, s'applique intentionnellement au non-agir, à la non-pensée, au vide. Mais, s'appliquer ainsi au non-agir, à la non-pensée, c'est toujours les avoir présents à l'esprit et donc se laisser dominer par la pensée du vide, alors qu'en réalité celui-ci ne consiste en rien d'autre qu'échapper à toute domination... Le non-agir du vide ne fait pas du non-agir une loi constante ; aussi, ne faisant pas du non-agir une loi constante, est-il vide.

   盛, 德     德, 故              

Le vide apporte la plénitude de la vertu - la plénitude de la vertu n'est rien d'autre que la Vertu suprême. D'où la formule "la Vertu suprême n'agit ni ne veut."
[...]
Le rite est la parure des sentiments, l'ornement des convenances. Grâce à lui s'établit l'accord entre prince et sujet, père et fils ; grâce à lui s'opère la séparation entre nobles et roturiers, gens de bien et gens de peu. Le coeur humain recèle des sentiments qui ne peuvent se manifester à l'état brut. Ils s'expriment par le truchement de la rapidité du pas, des salutations et des formules de politesses. Le coeur dans ses tréfonds, éprouve de l'amour, mais est inapte à le porter à la connaissance d'autrui. Il faut des mots courtois et des discours élégants pour traduire ses sentiments. Le rite est le signe extérieur par lequel s'expriment les émotions intérieures. C'est pourquoi on dit que : "le Rite est la parure des sentiments". Les hommes se laissent troubler par le monde extérieur, aussi ne réussissent-ils pas toujours à régler leur corps selon les rites. La plupart des gens se figurent que le rite consiste à honorer autrui et que, suivant les circonstances, on peut se montrer plus ou moins empressé. Mais le sage, lui, se sert du rite pour révéler sa propre personne. Le Rite suprême possède un efficace divin. Le Rite suprême est transcendant, le rite ordinaire contingent, ils ne se répondent pas...




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Zhong Yong   Zhi