REIMS QI GONG, Yǎng Xìng
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Le Mengzi - Mencius - Extraits

Meng Zi (372-289 av. J.-C.), qu'on connaît aussi sous le nom de Mencius, est un des plus plus grands penseurs confucéens. Il a notamment réfléchi sur les rapports entre les notions de Xìng, la nature [humaine], de Rén, le sens de l'humain, et de Xīn...

II B.1

Le moment opportun offert par le Ciel n'est pas aussi décisif que les avantages (Li) du terrain (). Les avantages du terrain ne sont pas aussi décisifs que la solidarité des hommes.... Selon qu'on a ou non trouvé la voie, on se voit appuyé par de nombreuses ou de rares personnes.



II.B.2

Car le Zhí est le commandant suprême du souffle (Qi) et le souffle est ce qui remplit le corps. Là où le Zhí arrive, le souffle s’y arrête. C’est pourquoi il est dit : maintenir son Zhí et ne pas faire violence à son souffle.

Note : Le caractère Qi a un sens très large ; traduit ici par « souffle », il renvoie à la notion d’énergie vitale qui peut être à la fois physique et non physique


 志,  氣   也;  氣     也。夫   焉,  氣  焉。故 曰  :『持  志,  無   氣。』」

[...]
[Gongsun Chou demanda : Que signifie donc] n'opprimez pas les souffles ? Lorsque le Zhí est concentré (sur quelque chose) alors il fait mouvoir le souffle et lorsque le souffle est concentré (sur quelque chose) il fait mouvoir le Zhí. Maintenant par exemple, si quelqu’un tombe ou court, c’est le souffle qui est concerné mais cela retentit aussi sur le cœur.

      氣 者   也 ?            

Note : On trouve ici le mot Zhí utilisé dans le sens du mot Yì, l'intention.


[...]
Le souffle est nourri par la droiture et protégé contre toute blessure ; il remplit tout l'espace entre Ciel et Terre. Il a de par sa nature des affinités avec le sens moral (Yi, sens du juste) et la Voie (Dào) et, sans eux, il dépérit ; car il se développe par l'accumulation des actes de justice et l'on ne peut se l'approprier au hasard d'une seule action juste. Si la conduite indispose le coeur, alors il dépérit. [...]
On doit se soucier constamment du souffle, mais pas le contraindre ; on ne doit ni le négliger ni forcer sa croissance évitant ainsi d'agir comme cet homme de Song. [...]

      正,  心  忘,  勿   也,  無   人 : 宋人有閔其苗之不長而揠之者,  芒芒然歸 

C'est seulement après avoir rencontré des obstacles dans son Cœur et des barrières (Héng) dans sa pensée () qu'on peut agir de manière créatrice

IV A-5
Les gens ont ce dicton : le monde sous le Ciel, le pays, le clan (famille),
La racine du monde est dans le pays, la racine du pays dans la famille, la racine de la famille dans le chef de famille.

IV A-11
La Voie est à portée de la main mais tous la recherchent au loin. Les affaires sont faciles, mais on cherche en elles ce qui est difficile. Il suffit aux hommes de chérir leurs proches et de respecter leurs ainés pour que le monde soit en paix.

      遠,  事      難 。 人    親 、 長      

VI A-2

|...] Meng Zi répondit [à Gao Zi] : l'eau est en effet indifférente à l'Est et à l'Ouest, mais est-elle indifférente au haut et au bas? La bonté de la nature humaine est comparable à l'eau qui tend vers le bas. Il n'y a pas d'être humain qui ne soit bon, comme il n'y a pas d'eau qui ne tende vers le bas. Bien sûr, en frappant sur l'eau et en sautant dans l'eau, on peut la faire jaillir plus haut que son front ; en la pressurant et en la canalisant, on peut lui faire gravir une montagne. Mais est-ce bien là la nature de l'eau? Ce sont des circonstances externes qui font qu'elle se comporte ainsi. Comme la nature humaine est aussi de cette sorte, l'être humain peut être amené à être mauvais.



VI A.11

L'humanité est le Cœur même de l'homme. La justice est le chemin de l'homme (Rén Lù Ye). S'il perd son chemin, il ne peut plus revenir à la source. S'il abandonne son Cœur (Fàng Qi Xīn), il ne peut plus le retrouver [...] la voie de l'étude et du questionnement n'a d'autre but que de retrouver son Cœur perdu, rien de plus.

VI A.13

Malgré la taille insignifiante du sterculier et du catalpa, les gens désirent les cultiver (Yǎng) et connaissent tous les détails de leur culture. Mais eu égard à leur propre personne les gens acceptent de ne pas savoir comment la cultiver. Comment peut-on préférer les sterculiers et les catalpas à sa propre personne, sinon par un aveuglement extrême.

VI A.14

... Les hommes qui ne font que boire et manger sont peu estimés des autres parce qu'ils nourrissent ce qu'il y a de petit en eux et laissent perdre ce qu'il y a de grand, car si [ceux-ci] ne laissaient rien perdre, comment leur bouches et leurs ventres ne correspondraient ils qu'à un pouce de leur peau.

VI A.15

Tous les hommes sont également hommes. Comment se fait-il que les uns deviennent de grands hommes et les autres des hommes de peu. Ceux qui suivent la plus noble partie de leur être [Rén] deviennent de grands hommes. Ceux qui suivent les penchants de la moins noble deviennent des gens de peu. Mais pourquoi les uns choisisent-ils de suivre la direction de la plus noble partie de leur être et les autres les penchants de la moins noble ? Les oreilles et les yeux n'ont pas pour office de penser et sont trompés par les choses extérieures. Les choses extérieures sont en relation avec des choses dépourvues d'intelligence, à savoir avec nos sens et ne font que les attirer. L'esprit [Xīn] a le devoir de penser [devoir du Cœur] et peut s'approprier les choses. S'il réfléchit, il arrive à la connaissance de la vérité, sinon il n'y parvient pas. Tout ce qui est en nous nous a été donné par le Ciel. Lorsqu'un homme suit fermement la direction de la plus noble partie de lui-même, la partie inférieure ne peut usurper ce pouvoir. Il devient un homme vraiment grand.

VI-A.14-15

Il y a seulement deux manières de prendre soin (Yǎng) de son corps. La bonne et la mauvaise. Chacun fait son choix, c'est tout. Le corps (Ti) comporte des parties nobles et des parties viles, des parties grandes et des parties petites. On ne doit pas laisser les petites nuire aux grandes, ni les viles nuire aux nobles.
L'homme de peu donne priorité aux petites, le grand homme donne priorité aux grandes. [...]

      人,  養      人 [...]

Ceux qui se conforment à ce que le corps (Ti) a de grand deviennent de grands hommes... Pourquoi certains hommes se conforment-ils à ce que le corps a de grand et d'autres... ?
Les organes de l'ouïe et de la vue ne pensent pas et sont obnubilés par les choses. Dans leur intéraction avec les choses, ils sont attirés vers l'extérieur et rien de plus. L'organe du Cœur (Xīn), lui, pense (Si) et peut s'approprier les choses (). Si le Cœur ne pensait pas, il ne pourrait pas s'approprier les choses. Voilà ce qui nous a été donné par le Ciel. Si on s'établit dès l'abord dans ce qu'il y a de grand dans son corps, alors, ce qui est petit ne peut plus usurper une position indue...

VII A-1

Meng Zi dit : Qui va jusqu'au bout de son Cœur (Xīn) connaît sa nature (Xìng). Or, connaître sa nature, c'est connaître le Ciel. On sert le Ciel en gardant son Cœur intègre (Cún Qí Xīn) et en nourrissant sa nature (Yǎng Qí Xìng). Indifférent à une vie courte ou à une vie longue, on façonne son propre destin en cultivant sa personne jusqu'à sa mort.

 VII A-1...

V A-6

Ce qui se produit sans intervention humaine vient du Ciel ; ce qui advient sans volonté humaine vient du destin.



VII A-2

Meng Zi dit : Il n'est rien qui ne dépende du destin, mais le seul destin véritable est celui qu'on assume. Aussi qui comprend le destin ne se tient pas au pied d'un mur chancelant. A accompli son véritable destin celui qui est allé au bout de la Voie...

VII A-3

Meng Zi dit : Si l'on trouve en cherchant et si l'on perd en cessant de chercher, c'est dire que chercher est d'un grand secours pour trouver et que ce que l'on cherche est nécessairement en soi. Mais si, tout en cherchant avec méthode, l'on trouve seulement en fonction du destin, chercher n'est alors d'aucun secours pour trouver, et ce que l'on cherche est nécessairement à l'extérieur de soi.

   之,  舍   之,  是      也,  求    也。
   道,  得   命,  是      也,  求    


VII A-15

Ce dont l'homme est capable sans l'avoir appris est sa capacité innée (Liang Néng); ce qu'il connaît sans y avoir réfléchi constitue son intelligence innée (Liang Zhi).

VII A-19

Meng Zi dit : Certaines gens trouvent leur joie en ne servant qu'un maître,..., d'autres, sous l'influence du Ciel, en comprenant ce qui doit être accompli dans le monde et en se chargeant eux-mêmes de l'accomplir ; ainsi le grand homme, en se redressant lui-même, redresse toutes choses.

VII A-21

Ce que l'homme de bien nature (Xìng) ne saurait être augmenté, dût-il faire de grandes choses, ni être diminué, dût-il vivre dans la pauvreté, car c'est le lot qui lui a été assigné. Ce que l'homme de bien nature, c'est le sens de l'humain, le sens du juste, le sens des rites et le discernement. Ce qu'il nature prend racine dans le Cœur se manifeste de manière rayonnante sur le visage, court le long de l'épine dorsale et se répand dans les quatre membres, lesquels sans nul besoin de discours le laissent transparaître.

VII A-38

Notre corps et nos sens font partie de la nature conférée par le Ciel. Seul l'homme saint peut dès lors réaliser pleinement la perfection de son corps [qui comprend une dimension éthique].

VII B-35

Meng Zi dit : Réduire ses désirs est la méthode idéale pour nourrir (Yǎng) son Cœur (Xīn). De rares défauts subsisteront chez celui qui réduit ses désirs ; [...]

      。 其     欲,  雖     者,  寡 矣;
     欲,  雖    者,  寡 


VI A-8

Jadis, Ninshan, la montagne aux Boeufs, était couverte de beaux arbres. Mais comme elle était située dans la banlieue d'une grande ville, ils tombèrent sous les coups de la hache et de la cognée. Comment Ninshan aurait-il pu conserver sa splendeur ? Nourris de jour et de nuit par les souffles et humectés par la pluie et la rosée, les arbres produisaient encore des rejets et des bourgeons. Mais les boeufs et les moutons en faisaient leur pâture. C'est ainsi que Ninshan prit l'apparence désolée qu'on lui voit. Les gens l'apercevant dénudée ne soupçonnent pas qu'il fut jadis couvert par une forêt verdoyante. Mais son état présent correspond-il à sa nature originelle ? ...
Cette atteinte à sa nature se répétant sans cesse, la montagne n'est pas capable de la conserver.
[...]
Il en est de même pour l'homme. [Pris dans ses désirs et ses aversions,] l'homme finit par ne plus être très éloigné des animaux...
Le voyant devenu semblable à un animal, on croirait qu'il n'a jamais eu de fonds (humain).

                           
                             
 
                              

[...]
     也,  而        

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