Faisant originellement partie du Lĭ Jīng, le classique des rites, le Zhōng Yōng est un texte fondamental de la pensée confucéenne attribué à Zi Si et considéré en soi comme un classique de la tradition confucéenne. Plusieurs propositions de traduction concurrentes s'efforcent de rendre le titre et plus précisément le mot Zhōng : Le titre peut en effet être rendu par : l'Invariable milieu, la pratique équilibrée, la centralité constante,...
On nomme nature la vie commandée par le Ciel; on nomme Voie le respect de cette nature et éducation la culture de la Voie.
Aucune distance ne saurait être prise avec la voie. D'ailleurs comment serait-ce la voie si l'on pouvait s'en distancier. C'est pourquoi l'homme de bien est circonspect vis à vis de ce qu'il n'a point vu et craintif vis à vis de ce qu'il n' a pas entendu. Rien de plus évident pour lui que l'obscur et de plus manifeste que le ténu. [...]
On nomme équilibre l'état dans lequel le contentement ou la colère, le chagrin ou la joie ne se sont pas encore déployés. On nomme harmonie l'état dans lequel ils se sont déployés, mais avec une modération équilibrée.
L'équilibre est le fondement (racine) du monde du dessous du Ciel, l'harmonie est la voie qui le pénètre de toutes parts.
C’est donc quand équilibre et harmonie accèdent à leur plus haut niveau que le Ciel et la Terre sont stabilisés et que les 10000 êtres croissent.
L’homme de bien (Jūn Zĭ) exerce une pratique équilibrée;
L’homme de peu exerce le contraire d’une pratique équilibrée. Dans sa pratique équilibrée, l’homme de bien est constamment dans l’équilibre, justement parce qu'il est centré sur le temps
La voie suivie par l’homme de bien reste fort discrète, alors qu’elle se répand partout. Ainsi même les hommes et les femmes particulièrement stupides parviennent à en prendre connaissance. Mais aux saints il échappe des aspects de compréhension pour accéder à la perfection. Les hommes et les femmes particulièrement incapables parviennent à la mettre en pratique. Mais aux saints il s’avère impossible d’accéder à la perfection. [...]
Dans le Ciel, seul celui qui est d'une parfaite sincérité est à même d'atteindre les limites de sa propre nature; les ayant atteintes, il est à même d'atteindre les limites de la nature des autres hommes; les ayant atteintes, il est à même d'atteindre les limites de tous les autres êtres; les ayant atteintes, il peut assister le Ciel et la Terre dans leurs processus de transformations/croissance; les ayant assistés il peut former un trio avec le Ciel et la Terre.
Après lui vient celui qui tend à développer au mieux ce qui est en germe en lui. Car dès lors qu'il développe ce qui est en germe en lui, il lui est permis d'accèder à la sincérité de sa propre nature. Quand sa sincérité a pris forme, sa manifestation prend forme. Quand elle a pris forme, elle apparaît alors clairement. Quand elle est apparue clairement, elle se met en mouvement. Quand elle s'est mise en mouvement, elle change les êtres. Quand elle les a changés, elle les transforme. Sous le Ciel, seul celui qui est d'une parfaite sincérité, est capable d'opérer toutes ces transformations.
La voie de la parfaite sincérité permet de connaître les évenements à venir. [...]
Celui qui est sincère se réalise lui-même et la voie montre elle-même la voie."
L'homme de bien accomplit sans même agir.
Sincérité parfaite conformité de l'action avec l'oeuvre du Ciel et de la Terre.
L'homme de bien est celui qui sait voir en lui-même, dans sa solitude et sa particularité avant d'observer à l'extérieur et éventuellement agir (aussi sur autrui). Ce regard intérieur possède deux fonctions: observer qu'en lui la nature conférée par le Ciel est conforme à celui-ci et de constater que ses intentions ne comportent pas de mauvais desseins
Ce regard n'est pas seulement moral, psychologique mais aussi philosophique et pratique : il précède l'action, la pratique. Ce processus constant à caractère centrifuge procède de l'intérieur vers l'extérieur.
Il existe neuf principes : se perfectionner, aimer ses proches, honorer les plus importants ministres, faire corps avec l'ensemble des autres ministres, traiter comme ses fils les gens du peuple, faire venir les cents artisans, amadouer les étrangers, s'attacher tous les seigneurs.
La voie qu'emprunte l'homme de bien est insipide, mais on ne se rassasie pourtant pas d'y goûter. Elle est sans apprêts, mais si élégante. Elle semble quelconque, mais si bien ordonnée. Qui connaît la proximité du lointain, qui connaît la provenance du vent, qui connaît la manifestation du subtil peut comparer sa vertu à (celle d'un Saint). [...] l'homme de bien s'examine intérieurement pour ne présenter aucune faille et ne souffre d'aucun vice dans ses intentions. En fait c'est ce qu'ils ne voient pas qu'ils pensent ne pouvoir être atteint par l'homme de bien.
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